Extreme peche

Le bateau mouillé

Nous sommes en plein milieu de saison, un vendredi midi, lorsque me prend une folie : il me faut un bateau pour pêcher la carpe en grand lac ! Hop, c’est décidé, ni une ni deux, je fonce sur mon PC et me connecte sur « Le Bon Coin ». Pas plus loin que la deuxième annonce, je trouve par chance un bateau intéressant : 4m30 avec demi-cabine, remorque et moteur thermique 6CV. La suite n’est pas compliquée, deux heures plus tard il était devant le magasin Extrême-Pêche, à 14h, pour l’ouverture de celui-ci.
Un mois se passe, quelques tests au bord de l’eau avec des abris de fortune, de bonnes galères, mais au final, il faut en faire une bête de course au plus vite. Les idées fusent !
Après tout ce temps aux essais, le plan est établi : mon pote Mika s’occupera des arceaux et du lit, ma mère du biwy sur mesure, et moi de l’équipement intérieur + rod pod.

On y est, le bateau est prêt, j’attends que le mastic prenne et c’est parti à pêche. Le planning de la semaine est bouclé : 2 grands lacs de chez nous, vous savez, ceux bordés de roseaux et remplis d’herbiers…. !


Acte 1)

J’arrive sur le premier grand lac, juste le temps de m’installer correctement, et là, c’est le déluge !! Des pluies torrentielles s’abattent sur moi, les orages grondent de partout, et ce toute la journée. Une hécatombe, de l’eau coule de partout à l’intérieur du bateau… Eh oui, les coutures c’est bien, mais les coutures étanches c’est mieux !!! Bon, il faut faire avec et essayer de contrer ces écoulements. Toutes les casseroles, verres et gamelles du chien sont réquisitionnées pour écoper ce que je peux à l’arrière du bateau (point le plus bas).
Le soir arrive, la pluie se calme enfin. J’arrive même voir le soleil se coucher ! Superbe…..




Côté pêche, c’est le calme plat. La nuit tombe, il va donc falloir retirer les cannes… Eh oui, la pêche de nuit est interdite !! Mais biiiiiiiiiiiiiiiiipppppppppp, mon delkim vert s’emballe, trop bon !! Je vais vers le poisson, le combat s’engage et quelques minutes plus tard, je vois une belle miroir d’une quinzaine de kilos s’enfiler dans mon épuisette. Je réfléchis vite, pas le droit de dormir sur place, pas le droit de pêcher la nuit, pas le droit d’avoir des poissons aux sacs, …. Du coup je la remets à l’eau aussitôt. En contrepartie je resterais dormir sur place et je pêcherais avec deux cannes cette nuit.
Résultat de ma nuit parfait, deux poissons de plus, dont une jolie commune d’une quinzaine de kilos que je prendrai en photo ! Mais surtout, pas de contrôle de garde !! héhé.. Sur ce coup, j’ai gagné…




La journée n’est qu’un copier-coller de la veille, orage, pluie, vent, etc…. Et pas de poissons !! Ce soir, je le sens pas, je resterai jusqu’à l’heure légale et je partirais ensuite, direction la maison, étanchéifier ma toile et refaire les provisions pour les cinq jours suivants.



Acte 2 )

On est mardi, c’est parti direction le second lac. J’ai pris le temps de regarder la météo, et ce ne sera guère mieux que les jours précédents, vent, pluie, vent, pluie, etc… Ce n’est pas grave, on est motivé plus que jamais.
Voilà, j’arrive à la mise à l’eau, le temps de tout préparer correctement, de mettre le bateau avec ma nouvelle toile (étanche) en place et il sera tout juste l’heure de sonder la zone choisie pour ensuite poser les cannes correctement avant la nuit. Je tire le gros bateau avec le petit, je pose le poids du gros sur mon chemin et c’est parti, j’étaye la zone avec mon HDS 9 Touch Lowrance. Il me facilite grandement la tâche, surtout avec le structure scan (vu latérale). Cependant dans un lac rempli d’herbiers comme celui-ci le structure scan ne sert qu’à moitié.
Tout est ok, je sais où placer mes cannes et il ne me reste plus qu’à placé mon bateau au milieu. Je retourne donc chercher mon biwy flottant, l’emmène sur le point GPS enregistré, et pose mes poids.
Les conditions climatiques de cette première nuit sont parfaites pour que je puisse prendre mes marques, le niveau de vent et de pluie est calme. Je fais en plus un départ, une superbe miroir d’une quinzaine de kilos, avec de magnifiques écailles. Le combat était horrible, la carpe a foncé sur plus de 50m dans de gros herbiers, je n’ai senti la carpe que lorsque je suis arrivé à 5 m d’elle. Le reste du temps, pas loin de 30min, il fallait arracher ces grosses herbes de ma tresse, tout en pensant au poisson qui pouvait être dessus. Bon, finalement, ça se finit bien !




Nous y sommes, au plein milieu d’une énorme baie, le vent commence à souffler droit vers moi, face à la baie. C’est bon pour la pêche, mais pas pour le pêcheur car les vagues font tanguées mon embarcation. C’est à ce moment que je m’aperçois que ma technique pour maintenir le bateau, n’a pas l’air très aux points. Mes deux poids arrière se font tirés, centimètre par centimètre, jusqu’à se retrouver sous le bateau. Le bateau lui fait du gauche droite sans arrêt, et heureusement que les 25kg de l’avant ne bougent pas, sinon, ce serait la catastrophe. Mes delkim chantent à tue-tête, mon chien me regarde d’un air qui en dit long, et moi je me demande franchement si le jeu en vaut la chandelle… Que faire ? Tout lâcher et aller s’écraser dans les roseaux en face, ou attendre patiemment que l’orage passe ?!
Point positif, le biwy ne prend plus l’eau, quoique… Quelques litres seront quand même rentrés par des endroits où je n’aurai jamais imaginé. La formation est intense. Le vent se calme, la pluie a cessé, je vais pouvoir remettre mes poids en place en y ajoutant des tendeurs puis retendre mes lignes.
Il me semblait bien entendre une canne bipper plus que les autres, en effet, le plomb n’était plus à sa place, et la tresse rentrait tout droit dans l’herbier. Cool, peut-être que la carpe est encore au bout. Scritch scracth, j’enlève les herbiers et là, run dans mes mains, youpi, le poisson est toujours là ! Une belle miroir de 17-18kg arrive en surface, emmêlée dans un gros herbier. Je décide de la décoincée, et là, un rush, bimmm, décrochée… ah non, bas de ligne cassé !! Quel C…, il suffisait de la glisser dans le filet avec les herbiers, et de ne les enlever qu’après……. Aie aie aie, navré !! Bon, cette erreur ne se reproduira plus !
En attendant tranquillement après avoir reposées les lignes, rien de tel qu’un bon petit repas sur les vagues, pour nous redonner un peu de force, agrémenté d’une bonne Kwak (bière belge), pour le courage !
La seconde nuit se soldera par deux départs, avec la même issue, les poissons rentrent dans les herbiers et se décrochent (ou se déchirent la bouche). Je n’aime pas ça. Il va falloir remédier à cela au plus vite.
Je réfléchis où repositionner le bateau pour perdre moins de poissons ?
Les poissons vivent dans cet immense herbier face à moi, c’est certain, si je me mets dedans, ils pourraient fuir, mais au moins je pêcherai propre et les poids tiendraient encore mieux. Et si je pêche en bordure de cet herbier, peut-être que les poissons regagneraient la pleine eau pour combattre. Tant de points positifs pour si peu de négatifs, c’est décidé, je vais me mettre au plein milieu de ce terrain de foot.
Il me reste 3 nuits, je suis replacé, et mes cannes sont retendues. En plus, mes poids ont l’air de ne plus bouger, bien ancrés dans ces herbiers, que du bonheur !




Le résultat sera excellent, ce grand lac d’habitude très difficile, m’offrira plusieurs de ces joyaux. En 3 nuits, je totalise 11 départs pour 11 poissons, dont deux bonnes mémères de 24kg. M’être déplacé de quelques dizaines de mètres, m’a été plus que bénéfique !
















Pour l’histoire complète, mon dernier départ se fera le dimanche matin à 6h, je pars sur la seule canne que j’avais décidée de placer dans l’herbier, sur une zone de propre. J’arrache les herbiers jusqu’à arriver au poisson, elle est encore au bout, je la sens, tire mon fil doucement, et la vois arriver. Vache, le dos est sacrément large, c’est une grosse, obligé !! Elle est entourée d’herbiers, je veux retirer ces herbiers à la main, mais repense à mon second départ, mais suis-je C… ou quoi ?!! NON… Je prends l’épuisette, la passe du côté où il y a sa tête. Voyant le triangle arrivé près d’elle, elle rush, mais fonce droit dedans, je lève cette traillatte, ça bouge, Sbammmm, terrible, elle est dedans. Trop le morale de finir sur un bœuf !! Je veux lui enlever l’hameçon, je le cherche dans sa bouche, introuvable, NOOOON, elle s’est décrochée toute seule sur le rush d’entrée dans l’épuisette… A un rush près, je la perdais !!
Moralité : j’ai bien fait de troquer ma 17-18 contre cette 24kg. Héhé !!




Et une pure carpe de 18kg également la dernière nuit :





Voilà, il va être temps de rentrer, car le vent se relève à 11 heures d’après mon appli skysurf.
Manque de bol, il se lèvera deux heures plus tôt, et ce sera déjà trop tard pour moi, je n’arrive pas à avancer. Je fais du sur place !! Ma seule chance, faire une diagonale pour rejoindre la bordure de roseaux, pour ensuite la longer. Mais à 30m de ces roseaux, ma dame de nage explose…. La misère, je dérive à fond, et avec une rame, je n’avance pas. Finalement, j’y arriverai mais je serais descendu 100m plus bas, pour avaler ces petits 30m qui me manquaient.
J’essaie de descendre du zod pour tirer mes deux embarcations, eh merde…… Pas pied !! L’eau arrive à ras de mes waders. Je suis coincé….
Je tenterai bien des choses, du style, me tirer avec les roseaux, roseau par roseau, mais cette technique me videra totalement de mes forces, et je n’aurai fait que 100m sur les 500 qui me séparent de la mise à l’eau. Foutu, seule chance, appeler mes potes qui auront la bonne idée d’aller demander aux personnes du club de voile si quelqu’un n’a pas un thermique et la gentillesse de venir me secourir. Par chance, ces points étaient réunis, et ils viendront me chercher coincé dans mes roseaux.
Moralité : même avec plusieurs applications soit disant fiables, on peut toujours se faire avoir avec la météo. J’avais déjà prévu d’écourter ma session d’une journée à cause des vents annoncés ce dimanche, mais je n’aurai pas pensé me faire piéger de la sorte.


Je tiens à remercier le personnel de la voile ainsi que mon pote Mike qui est venu me prendre en photo et enfin, un grand merci à mes bouillettes Bananas qui auront fait 90% des poissons, le reste étant fait avec les Moule Fish.
Une bien belle session, mon chien et moi tangueront encore deux jours avant de s’en remettre mais au moins, beaucoup de choses auront été apprises lors de cette formation boat fishing !!

J’espère vous avoir fait partager au mieux cette extrême pêche, et vous dit à très bientôt pour de nouvelles aventures.




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